60 U SECTEUR DES MUSIQUES ACTUELLES Un avis sur le phénomène de concentration à l’œuvre La filière musicale connaît de profondes transformations : diversifications des activités des acteurs, arrivées d’opérateurs internationaux intégrés et des plateformes numériques, dans un contexe de crise sanitaire qui afecte tout pariculièrement le secteur du spectacle vivant. Saisie par la Commission des Afaires culurelles et de l’Éducation de l’Assemblée nationale sur le risque d’émergence de positions dominantes avec, pour corollaire, une potentielle ateinte à la diversité culurelle, l’Autorité a rendu un avis dans lequel elle précise les outils d’intervention dont elle dispose pour préserver l’eficacité concurrentielle du secteur. LES MOUVEMENTS D’autre part, le développement des tech- Music, produit des spectacles et festivals DE TRANSFORMATION niques et services numériques a entraîné (Brive festival, Les Déferlantes, Garorock) DANS LA FILIÈRE MUSICALE une évolution des relations entre maisons via Olympia Production, exploite la salle de de disques et artistes, en permettant à spectacles L’Olympia à Paris et exerce des Deux décennies ces derniers d’accéder directement à des activités de billetterie via See Tickets de bouleversements capacités de production, de distribution et(anciennement Digitick). Cette stratégie La filière musicale a connu d’importantes de promotion, à travers les réseaux sociauxs’observe également chez Warner Music, transformations au cours des 20 dernières par exemple. qui développe, avec sa société Décibels années, notamment sous l’eet de la révo- Productions, des activités de touring (pro- lution numérique. Les stratégies de diversification duction, organisation et promotion de mises en œuvre par cerains concerts). De même, Sony Music produit D’une part, l’Autorité a constaté une évolu- acteurs des spectacles et tournées avec sa filiale tion des pratiques et des modes d’écoute Compte tenu de ces circonstances nou- Arachnée Productions et organise le festi- de la musique enregistrée. Soumis à la la velles, les opérateurs ont été amenés à cher-val We Love Green à Paris via sa participa- « crise du disque », le secteur de la musiquecher des relais de croissance. Les maisonstion dans la société organisatrice WLG. enregistrée en France a divisé par deux sonde disques, principalement, ont commencé chire d’aaires entre 2000 et 2010, pas- à étendre leur champ d’activité, en parti- Cette stratégie d’intégration verticale sant de près d’un milliard d’euros à 554 mil-culier dans le domaine du spectacle vivant,concerne aussi bien les labels indépendants, lions d’euros. Depuis 2015 néanmoins, le en acquérant ou en lançant des structures comme Wagram Music et Because, que les secteur connaît à nouveau une phase de dédiées à la production de spectacles, à l’or-exploitants de salles, comme le groupe croissance qui s’explique notamment par ganisation de festivals, ainsi qu' à l’exploita-Fimalac (qui exploite notamment la salle le développement de la musique enregis- tion de salles de spectacles et de billetteries.Pleyel, et des salles type Zénith et Arenas) trée sous forme numérique. qui se sont lancés dans la production de Ces logiques d’intégration verticale ont per-spectacles ou développent d’autres activi- mis à certains acteurs d’être présents simul-tés telles que la réservation de billets, la tanément sur l’ensemble de la chaîne de gestion de l’univers de l’artiste, l’utilisation valeur du secteur. Ainsi, le groupe Vivendi,de l’image d’un artiste pour mettre en valeur qui détient la maison de disques Universal des produits ou des marques. E • N U M É R I Q U E • N U 0202 LEUNNA TROPPAR – fitisop sulp rineva nu regaruocnE M É R I Q