À titre d’exemple, l’Autorité est intervenue en 2013 pour sanctionner une stratégie de blocage s’agissant du Subutex®, un médicament prescrit dans le cadre du traitement de la dépendance aux opiacés (notamment à l’héroïne) des patients toxicomanes. Le marché constituait, au moment de l’analyse, un poste significatif de dépenses pour l’Assurance maladie. La moindre pénétration du générique avait eu des effets substantiels pour les comptes publics, qui se chiffrent à plusieurs millions d’euros par an (Décision 13-D-21 du 18 décembre 2013).
La même année, l’Autorité a sanctionné Sanofi pour sa stratégie de dénigrement à l’encontre des génériques de Plavix®, qui visait à limiter leur entrée sur le marché. Ce blockbuster de l’industrie pharmaceutique, utilisé pour la prévention des récidives des maladies cardiovasculaires graves, était, à l’époque des pratiques, le premier poste de remboursement de l’Assurance maladie en France (Décision 13-D-11 du 14 mai 2013).
L’Autorité est encore intervenue pour sanctionner un effet d’éviction, considéré comme quasiment absolu, des concurrents du Durogesic®. En rendant impossible la commercialisation des spécialités concurrentes génériques, ces pratiques ont induit un manque à gagner pour les laboratoires génériques et un surprix à payer pour les patients (Décision 17-D-25 du 20 décembre 2017).