Si la Commission est seule habilitée à faire appliquer les règles, elle sera en revanche amenée à travailler en étroite collaboration avec les autorités des États membres de l’UE. Les sanctions infligées pourront atteindre jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial d’une entreprise et jusqu’à 20 % en cas d’infractions répétées. En cas d’infractions considérées comme systématiques, la Commission pourra également imposer les mesures correctives comportementales ou structurelles nécessaires pour garantir l’effectivité des obligations, y compris une interdiction de nouvelles acquisitions.
Le DMA et le droit de la concurrence seront deux outils complémentaires, qui se renforcent mutuellement. Le droit de la concurrence s’appliquera aux opérateurs et aux pratiques non couverts par le DMA, et guidera les évolutions futures de ce texte. Symétriquement, la mise en oeuvre du DMA améliorera la capacité de contrôle des concentrations par l’Autorité en permettant aux autorités de concurrence de connaître toutes les opérations d’acquisition des grandes plateformes, qui devront en informer la Commission européenne, sans considération de seuils.
Enfin, le règlement sur les marchés numériques prévoit que la Commission pourra ouvrir des enquêtes de marché, dont l’objectif sera de veiller à ce que les obligations établies dans le règlement soient actualisées au regard de l’évolution constante des marchés.
Avec son entrée en vigueur, le règlement démarre une phase cruciale de mise en oeuvre : les contrôleurs d’accès potentiels devront avoir notifié, au plus tard le 3 juillet 2023, leurs services de plateforme essentiels à la Commission, s’ils atteignent les seuils fixés par le règlement. S’ils sont désignés contrôleurs d’accès, ils disposeront de six mois, soit jusqu’au 6 mars 2024, pour se conformer aux exigences du règlement sur les marchés numériques. La Commission travaille à présent à l’élaboration d’un règlement contenant les dispositions relatives aux aspects procéduraux de la notification.